Une exposition et un parcours théâtral dans le quartier Saint-Jean-Baptiste, à Québec
Direction artistique : les Tyroliennes saint-jambiennes
**Les œuvres de Sébastien Brunel sont actuellement en vente au coût de 50 $ par estampe. Pour faire votre choix parmi la galerie numérique, cliquez ici. Écrivez à l’adresse iledesaintjambe@gmail.com pour réserver.
Il y a très longtemps, perchés sur des débris flottants, les oiseaux regardaient se dissiper la brume autour de l’île qu’était devenue leur quartier.
Sur le parvis, une statue était venue déposer sa jambe, déstabilisée de réaliser qu’elle n’arrivait pas à la cheville des sculptures de neige ou de sable que nous façonnons pour incarner, puis sublimer, nos tensions éphémères.
La marée baisse, dévoilant le haut des tours de la Basse-Ville enlisées dans la vase de l’économie de marché, tandis que sur le quai, des transactions diverses se préparent au gré des anecdotes – poisson contre broderie, comptine contre poème.
Imaginez que les eaux ont monté autour du quartier Saint-Jean-Baptiste, à Québec. Les habitant·e·s ont su tourner les choses à leur avantage, cultivant sur les toits et dans les rues, en plus des légumes et des fleurs, l’entraide et la bonne humeur.
En 2019, les Tyroliennes saint-jambiennes ont puisé la matière première de ce projet dans l’imaginaire de la population en demandant aux gens : « Advenant une fulgurante montée des eaux, quelle serait votre utopie pour ce monde profondément bouleversé? ».
À la lumière des discussions qui ont suivi, elles se tournent vers les prophéties contemporaines et prolongent dans le réel le rêve d’un monde meilleur. En un clin d’œil, les rives de la mer relient de lointaines contrées, jusqu’à celles, disparues et retrouvées, qui vivent en chacun·e de nous.
L’exposition par les fenêtres
S’associant à l’artiste français Sébastien Brunel, le projet mène à la création d’une exposition de onze œuvres représentant les paysages de l’île de Saint-Jambe et son atmosphère rocambolesque. Ces œuvres sont exposées dans les fenêtres des maisons du quartier Saint-Jean-Baptiste du 11 septembre au 13 octobre 2020. Chaque image est accompagnée d’un aphorisme (micro-récit) composé par Alice Guéricolas-Gagné.
Pour en savoir plus :
Qu’est-ce que les Saint-jambien·ne·s qui ont accepté de prêter fenêtre pour l’exposition ont à dire ? Découvrez-le en écoutant ces capsules audio réalisées par Simon-Olivier Gagnon, Mélina Kerhoas et Raphaël Ramirez.
Le parcours théâtral
Afin de rendre l’univers imaginé encore plus tangible, l’exposition est animée le temps de quatre soirs (11, 12, 25, 26 septembre 2020) par un parcours théâtral dans le quartier. Dirigé par les Tyroliennes saint-jambiennes, ce parcours implique une vingtaine de performeur·euse·s qui se produisent dans les stationnements et cours, faisant ainsi rayonner la créativité du quartier. Par le biais de divers médiums – musique, projections, échasses, clown et performances théâtrales, entre autres – les personnages ainsi que le mode de vie inventif et rassembleur de l’île de Saint-Jambe se révèlent au public.
Ce projet, qui s’inscrit dans le sillage du roman Saint-Jambe, propose de faire jaillir son univers hors du livre en lui empruntant non pas son synopsis, mais plutôt son état d’esprit poétique, rassembleur, inventif et subversif. Le projet – exposition dans les fenêtres tout autant que déambulation – s’adresse donc autant aux lecteurs du roman qu’à ceux qui ne l’ont pas lu.
Un immense merci aux gens du quartier, merci aux enthousiastes qui ont prêté fenêtres, stationnements, cours et balcons, et sans qui rien n’aurait été possible !
Ce projet bénéficie du soutien du Conseil des arts et des lettres du Québec et de la mesure Première Ovation – arts multi. Réalisé avec le soutien du Consulat général de France à Québec. Merci aux Productions Recto-Verso, au Festival Québec en toutes lettres, au Centre agriculturel Nouaisons et au Comité populaire Saint-Jean-Baptiste.
Les étapes du projet
Octobre-novembre 2019
Le Festival Québec en toutes lettres accueille une première phase de recherche du projet. C’est l’occasion pour les artistes en résidence de rencontrer la population et de récolter des témoignages (rêves, visions, souhaits, etc.) autour du thème de la montée des eaux. À partir de cette collecte, Alice Guéricolas-Gagné compose des récits qui seront utilisés dans l’exposition. Lors de cette résidence, Sébastien Brunel découvre aussi le quartier Saint-Jean Baptiste pour la première fois, parcourant les rues à la recherche de points de vue intéressants pour la création des images.
Voir l’événement passé de Québec en toutes lettres
À partir de janvier 2020
Conception du contenu du parcours théâtral, rencontre et création avec les performeur·euse·s.
Écriture des textes qui accompagneront les images.
Conception des images de l’exposition, toujours dans le but de mettre en valeur le quartier, les gens qui l’habitent et ses visions d’un monde transformé.
Septembre 2020
Présentation du parcours théâtral et exposition dans les fenêtres du quartier Saint-Jean-Baptiste.
Les collaborateurs et collaboratrices :
Illustrateur invité : Sébastien Brunel
Biographie
Il termine ses études d’illustration à Lyon, sa ville natale, au milieu des années 1990. Il travaille un moment pour des studios de jeux vidéo, en France et en Angleterre, puis expose ses premières peintures dans les bistrots de la Croix-Rousse. Les années suivantes, il voyage, notamment du coté du Moyen-Orient et de l’Asie, et dessine des modèles nus dans son atelier. Il enseigne aujourd’hui le dessin d’après modèle vivant dans plusieurs écoles. Sébastien découvre les techniques de l’estampe via la sérigraphie, en réalisant des affiches libertaires, puis Côte 195, une série d’illustrations mettant en scène son quartier des pentes de la Croix-Rousse après une inondation diluvienne. Quand il rencontre Alice Guéricolas-Gagné, tous deux sont surpris par la similitude entre leurs deux univers de villes inondées. À la lecture du manuscrit Saint-Jambe, Sébastien retrouve la même ambiance post-apocalyptique joyeuse et fantasmagorique que celle de ses dessins. Il crée une première image pour la couverture du roman, pendant qu’Alice organise sa venue à Québec en vue d’un projet mêlant ses textes et une série complète d’images de Saint-Jambe inondé.
Performeurs et performeuses du parcours théâtral :
Clara Barbieux est née dans le nord de la France. Dès son plus jeune âge, elle éprouve une passion pour le théâtre et le chant. Elle obtient un baccalauréat en médiation culturelle parcours théâtre à l’université Paris Sorbonne Nouvelle. Durant ses études, elle multiplie les créations en tant que comédienne et metteuse en scène. Aujourd’hui à la maîtrise en théâtre de l’Université Laval, où elle a fait partie des commissaires du Festival de Théâtre, elle est toujours en quête de nouvelles expériences qui lui permettent de belles rencontres.
Musicien autodidacte de Lévis, Yohan Bonnette a fait partie de plusieurs projets musicaux dans les dernières années. Son instrument de prédilection est la guitare électrique, avec laquelle il recherche des paysages sonores.
Compositeur, inventeur et multi-instrumentiste, Michel Côté, alias Lascar Féru, est musicien professionnel depuis plus de 50 ans. Membre actif dans les milieux du jazz et de la musique improvisée, il participe à de nombreuses tournées nationales et internationales. Il a été deux fois mis en nomination pour un prix d’Excellence de la Culture Québécoise. Toujours à l’affût de nouvelles expériences, il a courtisé l’univers de la poésie, du théâtre, du conte et de la musique contemporaine. Il s’est aussi intéressé aux musiques traditionnelles ainsi qu’aux musiques autochtones.
Musicien autodidacte originaire de Vancouver, Jordan Jack s’est installé à Québec pour étudier en musique et en psychologie à l’Université Laval. Il a étudié l’art clownesque et le théâtre physique avec Francine Côté à Montréal. Il participe à différents projets d’art et de musique à caractère social comme Jeunes musiciens du monde, Le Papillon blanc et Dansons corps. Jordan travaille comme clown thérapeutique pour la Fondation Dr Clown. Il réalise également des spectacles de musique tirées de son propre répertoire ainsi que des performances clownesques.
Josette Lépine foule la scène pour la première fois en tant que pianiste au Conservatoire de musique de Rimouski. Après ses études, elle devient accordéoniste et s’initie aux arts de la rue. Grâce à cet instrument polyvalent, elle travaille avec des comédiens et divers types d’artistes. Intéressée par les arts vivants, elle cumule de nombreuses formations en théâtre physique, danse et cirque, tout en complétant une maîtrise en physique. En 2007, elle fonde sa compagnie de théâtre de rue, Les Sœurs Kif-Kif, avec laquelle elle a voyagé dans 18 pays.
Hélène Matte est un électron libre portant de nombreux chapeaux : écrivaine, commissaire et médiatrice, performeure et artiste visuelle, mère de famille et citoyenne. Sa pratique investit les notions de voix, de rencontre et d’art-action. Elle trouve son lieu notamment dans la réalisation de vidéopoésies lesquelles ont obtenu plusieurs entrées en festivals. Elle a présenté des expositions et performances ailleurs dans le monde, mais agit aussi au niveau local où elle initie des projets de médiation culturelle. En 2019, en plus d’être nommée duchesse de Saint-Jambe, elle diffuse le projet multidisciplinaire ZumTrobaR qui donne lieu à nombreux évènements et à des publications.
Kaël Mercader vit et travaille à Québec. Autodidacte, sa pratique en arts visuels se concentre principalement autour du dessin et de la peinture auxquels viennent parfois s’ajouter l’installation, la sculpture et la performance. Il est membre de deux collectifs : Canadian Bacon et Le Collectif Ambitieux. Son installation Entité, présentée à l’automne 2017 à Regart, centre d’artistes en art actuel, lui a valu de remporter le prix Videre dans la catégorie artiste de la relève en 2018.
Aglaë de la Taïga est née à Québec pendant l’angoisse qui précédait l’an 2000. Elle suit fréquemment des forma- tions en arts textiles et en art de la marionnette. Elle aime dessiner et jouer du saxophone. On a pu lire sa poésie dans la revue Lapsus de l’Université Laval et dans plusieurs zines. Co-fondatrice du collectif féministe d’art vivant Les Allumeuses, elle invite ses acolytes Lauriane Charbonneau, Laura Doyle-Péan, Eve Méquignon et Maya Guy ainsi qu’Heidi Brown et Mathilde Ouellet à participer au tableau installatif « J’ai du mal à croire aux bleuets » dont elle assure la dramaturgie et la scénographie au sein du projet «La montée des eaux».
L’Ensemble klezmer de Sainte-Nigoune voyage régulièrement entre leur village et Québec. Leur répertoire est constitué principalement de musique de danse : hora, freylekhs, sher, khosidl, kolomeyka, bulgar ! De stages en rencontres, leur répertoire s’enrichit toujours.*Klezmer signifie « musicien » en langue yiddish. Plus précisément, le mot désigne un musicien d’origine juive ashkénaze jouant pour les mariages, en Europe centrale et de l’Est. Depuis les années 1970, le terme est souvent réutilisé pour identifier ce répertoire de musique métissée comportant son lot d’histoires fascinantes.
Générique final :
Un projet dirigé par les Tyroliennes saint-jambiennes
Alice Guéricolas-Gagné & Mélina Kerhoas
Illustrations : Sébastien Brunel
Co-organisation : Raphaël Ramirez
Direction technique : Lorena Bouchard-Mugica
Régisseure : Danielle Bertrand
Captation et montage : Marie-Chloé Racine
Documentation photo : Débora Flor
Graphisme : Julien Dallaire-Charest
Montage des capsules sonores: Simon-Olivier Gagnon
Ethnologue : Adèle Raux-Copin
Guides musicaux : L’Ensemble klezmer de Sainte-Nigoune
Radio Saint-Jambe : Jordan Jack
Canoétistes en portage : Sami-Jai Wagner-Beaulieu, Élia Wagner-Beaulieu, Michel Beaulieu et Ève Tremblay
L’Académie des Beaux-Arts Saint-Jambe
Maître : Kaël Mercader
Assistant : Antoine Sirois
La postière de l’île
Interprétation : Josette Lépine
Projections : Mélina Kerhoas
Texte et interprétation : Alice Guéricolas-Gagné
Duchesse de Saint-Jambe : Hélène Matte
Duchesse de la Cité sous-marine : Alix Paré-Vallerand
J’ai du mal à croire aux bleuets
Scénographie et dramaturgie : Aglaë de la Taïga
Mise en scène et interprétation : Lauriane Charbonneau
Interprétation : Mathilde Ouellet et Heidi Brown
Assistance : Maya Guy
Artistes à tout faire : Laura Dp et Eve Mequignon
La sorcière de Saint-Jambe : Clara Barbieux
Dessins du kamishibaï : Crystin
Les musiciens de la ville engloutie : Yohan Bonnette (guitare) et Michel Côté (maïkotron)
Accueil des journalistes internationaux : Margo Ganassa
Pêcheur au banjo : Pierre-Antoine Tanguay
Introduction à la naissance de l’île
Texte et interprétation : Alice Guéricolas-Gagné
Projections : Mélina Kerhoas
Consultants : Réjean Perron, Félix Marois
Merci à tous·tes les enthousiastes qui ont prêté fenêtre, cour, stationnement ou rallonge à l’initiative! Merci aussi aux bénévoles qui ont rendu la déambulation possible!
Soutien essentiel : Librairie Saint-Jean-Baptiste, Maison de la littérature (Julie Veillet et Isabelle Forest), Stéphane Caron, Comité Populaire Saint-Jean-Baptiste, Société de développement commercial Faubourg Saint-Jean, Bureau de circonscription de Taschereau